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Les patronymes francais

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    Les patronymes francais

    D’oщ viennent les noms franзais?

    Tout au long de notre histoire, on eыt recours а des noms pour dйsigner les individus qui composaient une sociйtй. Toutefois, les rиgles rйgissant le choix des noms ont variй au cours des siиcles. Ainsi les noms de famille, issus de la tradition orale se sont fixйs lentement jusqu’а devenir des patronymes hйrйditaires. Mais quelle est l’origine des noms franзais?

    « Noms ancкtres » les Gaulois!

    Les noms gaulois sont les plus anciens de notre pays mais du fait des nombreuses invasions subies au cours de l’histoire, trиs peu de Franзais peuvent se prйvaloir d’un nom vйritablement gaulois. Pour dйsigner des personnes les Gaulois n’utilisaient que des sortes de surnoms qui leur йtaient attribuйs par la collectivitй а la suite d’йvйnements divers. Par exemple, Vercingйtorix se dйcompose en Ver « super », Cingeto « guerrier », Rix « roi », soit « le roi des super-guerriers ». De mкme Orgetorix signifie « le roi des tueurs » ou encore Restugenos « fils du droit ».

    Ces dйsignations qui pouvaient changer au cours de la vie n’йtaient pas hйrйditaires.

    Les gallos-romains ou l’art de ne pas « perdre son latin »…

    Les Gallo-romains, eux, adoptиrent les habitudes latines qui consistaient pour chaque individu а porter trois ou quatre noms, а savoir : un prйnom ou praenomen, un nom de la lignйe ou gentilice et un surnom ou cognomen, devenu nom de famille. A cela s’ajoutait parfois un « sobriquet », sorte de surnom personnel ou Agnomen. Ainsi Scipio l’Africain s’appelait-il en rйalitй Publius Cornelius Scipio Africanus et l’empereur Auguste, Caius Julius Caesar Octavianus Augustus!!

    Les noms de lignйe sont presque tous tirйs d’un surnom d’ancкtres, comme Aemilius signifie « le rival », Aurelius « celui qui brille », Fabius « le producteur de fиves » ou encore Hortensius « le jardinier ». Les noms de famille sont aussi d’anciens surnoms devenus hйrйditaires et йvoquant le plus souvent une caractйristique physique ou morale ou une indication de parentй. Ainsi Albinus dйsigne « blanc de teint », Avitus « l’aпeul », Balbus « bиgue », Regulus « petit roi », etc. On retrouvera cette caractйristique dans un certain nombre de patronymes actuels datant du Moyen-Age

    Les noms latins sont encore trиs nombreux en France. Parmi les noms actuels les Benoоt, Benet, Benezet, Benedetti tirent leur origine du latin Beni et les Bonald, Bonaldi et Bonaud proviennent de Bonus « bon ». Moins communйment, Amand provient du latin Amandus « devant кtre aimй ». Les Beal, Bedale et Bezal sont issus du latin vulgaire Bedale « qui demeure auprиs ».

    Les noms d’origine germaniques s’imposent mais se transforment en prйnoms

    Les invasions germaniques qui frappent la Gaule aux IV иme et V иme siиcle, provoquent l’engouement pour les noms Francs. Le systиme des dйnominations germaniques est en grande partie constituй de noms composйs de dйnomination flatteuses : Hrod-bert « glorieusement brillant » qui donnera Robert ou encore Berin-hardt « ours fort » qui deviendra Bernard. Au IX иme siиcle, la quasi-totalitй du nord de la France a adoptй un nom d’origine germanique.

    Aujourd’hui des patronymes comme Richard « qui rиgne fort », Robert, Bertrand « brillant corbeau » ou Bernard ont devancй des noms tels que Dupont, parmi les patronymes franзais les plus courants!!

    Mais quid des Dupont et autres patronymes franзais courants ?

    Ils apparaissent pour la plupart dans la sociйtй mйdiйvale et ce а partir du XI иme siиcle. En effet, pour йviter les risques d’homonymie entre les individus on assiste а l’utilisation de surnoms, qui n’acquerront de stabilitй qu’avec l’ordonnance de Villers-Cotterкts par Franзois 1er en 1539, rendant obligatoire la tenue de registres paroissiaux.

    Les surnoms qui se divisent en diffйrentes catйgories, sont pour la plupart а l’origine des patronymes franзais courants actuellement recensйs. Ainsi :

    - les noms d’origine : L’origine des Dupont provient effectivement des ponts que ce soit pour dйsigner celui qui habitait prиs d’un pont, qui йvoluait prиs du pont ou encore qui йtait en charge de percevoir le droit de pйage instaurй par le seigneur. De nombreux patronymes franзais proviennent de noms de lieux tels que les Dubois, Dumont, Laval ou Duval (vivant dans le val), Dufour (vivant prиs d’un four), Dumas (vivant prиs d’un mas), Dupuis, Durieu ou Duru (prиs d’un ruisseau), Dupin ou encore Duchкne, Duquesne (Picardie), Dufresne, Dufraisse (Sud) pour indiquer l’arbre caractйrisant la maison ou ses abord, Dumarais, Duchamp, Dubourg, Duprй, etc.

    - les anciens noms individuels ou de baptкme tels Jean, Pierre, Nicolas dans le Nord ou Peyre, Ghuilhem, Julian dans le Sud. Mais aussi ceux d’origine germanique tels Bernart, Bernier, Foucard (Nord) et Bertran, Bernier, Folcauld (Sud)

    - Les noms de mйtiers йgalement font leur apparition principalement au XIII иme siиcle comme Boucher, Fossier (celui qui bкche), Dufer (pour dйsigner le forgeron), Cosson.

    Enfin, les sobriquets tirйs d’anciens noms communs ou d’adjectifs substantivйs sont le miroir de la sociйtй mйdiйvale portйe а ridiculiser les dйfauts de ses semblables. On assiste а la naissance des patronymes tels que Legrand, Lepetit, Petit, Leblond, Lebrun, Nиgre (midi) mais aussi Lebиgue, Leborgne, Bossu, Lebon, Legentil, Noble, Lecoy.

    Les noms d’animaux sont aussi reprйsentйs car ils vivent а proximitй de l’homme. Ce sont les Leboeuf (Sud), Lechat, Lecat, Leloup et Leleu (Picardie) ou encore Goupil, nom ancien du renard.

    Il existe aussi les noms de dignitй tels que Leroy, Lempereur, Lepape, Leduc et moins frйquemment des noms de parentйs : Lepиre, Lafille, Loncle, Neveu, Legendre, Bru et Bruman (Normandie).

    Voici donc une petite vision des origines et de l’йvolution des patronymes franзais au cours de notre histoire. Contrairement aux idйes reзues, les Dupond ne caracolent pas en tкte des patronymes franзais les plus rйpandus et ne se placent qu’en 28иme position. Quant aux Durand ils dйtiennent la 5иme place mais restent bien loin des Martin… Les patronymes franзais ont йvoluй non seulement dans leurs rиgles d’attribution mais а notre йpoque йgalement dans « leurs origines » si l’on tient compte des places que se sont faites certains patronymes d’origine йtrangиre, tels que Garcia (14иme rang) et Martinez (29иme rang)…

    par Hйlиne Morvan

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    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Les autres types de noms.

    Aprиs les deux grands groupes des noms issus de prйnoms et ceux issus de surnoms, il reste a en йtudier d'autres quantitativement plus restreints : les noms exprimant un lien de parentй ; les noms ayant une signification incertaine ; et diverses autres origines ( noms de vйgйtaux, d'armes, d'outils, d'objets divers, de divinitйs antiques et de personnages mythologiques).

    Les noms exprimant la parentй :

    Les noms dits de « parentй » sont gйnйralement trиs courants chez tous les peuples quelque soient leurs origines.

    Ces noms ont servi а rattacher les individus а leur ascendance au Vиme siиcle, йpoque ou les noms de familles n'йtaient pas hйrйditaires. On comptait diffйrents modes de filiation selon les pays. C'йtait une faзon naturelle de crйer des patronymes qui identifiaient les familles.

    Pour bien comprendre les diffйrentes formes que ces noms pouvaient prendre, voici une liste non exhaustive des diffйrentes formes de noms de « parentй ».

    chez les Grecs (-poulos) : Xantopoulos, Rastapopoulos ;

    chez les Arabes (ben -) : Ben Guigui ;

    chez les Irlandais (o'-) : O'Neal , O'Brien ;

    chez les Йcossais (mac-) : Mac-Mahon, Mac-Donald, Mac-Cormick ;

    chez les Germains (-s) : Robberts ;

    chez les scandinaves et les nйerlandais (sen, soone, en, s) : Leenesoone, fils d'Helene, Matheeusens (fils de Mathieu), Wilsen (fils de Guillaume).

    chez les slaves (-vitch) : Petrovitch (Fils de Pierre) ;

    chez les polonais (-ski), : Poniatowski ;

    chez les roumains (-escu) : Basilescu (fils de Basile) ;

    chez les bretons (ab-, ap-) : Abalan, Abguillerm.

    Toutes ces adjonctions ont la mкme signification : « fils de » ; elles sont ajoutйes au prйnom de l'ancкtre fondateur de la famille.

    En franзais, la filiation se rend par les prйpositions « a », « de » ou « d' » : Degeorges, Dejean, Dustin, Ageorges, Alamartine, etc.

    Il est а noter que les noms de parentй sont trиs rares en France.

    Les noms а l'йtymologie incertaine :

    Les noms d'origines incertaines, sont les noms qui ne peuvent pas se classer clairement dans les grandes catйgories de noms que l'on a pu rйpertorier en France au cours des йpoques et que nous avons vu ci-dessus.

    Ces noms peuvent кtre classйs en quatre catйgories:

    Les noms dont l'origine est connue et dont le sens est difficile a interprйter :

    Beaucoup de noms d'origine germanique, gauloise et latine font partie de cette sйrie.

    Exemple: Rocard (d'origine germanique).

    Les noms qui ont йtй donnйs aux enfants trouvйs :

    Le choix des noms se faisaient en fonction de divers йlйments : nom du saint du jour oщ a йtй trouvй l'enfant, nom de mois, etc.

    Exemple: Avril.

    Les noms dont le sens est variable selon les rйgions :

    Par exemple, le nom Varay dйsigne l'originaire du Varay, pays du Doubs. Cependant, il s'agissait dans le bordelais, du fusain utilisй pour faire des quenouilles.

    Les noms dont le sens a йvoluй suite а des modifications phonйtiques successives :

    Ces noms ont subit une telle йvolution, qu'il est dйsormais pratiquement impossible d'en trouver l'origine.

    Exemple: « Vrayer » est un dйrivй de « vrai », ou reprйsente une forme de « brailler », dans ce derniers cas le « v » et le « b » se confondent souvent).

    Origines diverses :

    On peut йgalement йvoquer les patronymes provenant de noms de vйgйtaux (Dubois, Castan « chвtaignier », Lavigne, etc.) ; d'armes, d'outils et d'objets divers (Beaudelaires « coutelas », Hachette, Bonnet, etc.) ; et enfin de divinitйs antiques et de personnages mythologiques (Apollon, Narcisse, Jason, etc.).

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    LES PRENOMS et NOMS DE FAMILLE

    Prйnommer, comme nommer ou dйnommer, c’est qualifier, c’est donnй du sens. Les anciens disaient : Nomen, omen, un nom, un prйsage.

    Par le prйnom qu’il porte, l’enfant se rattache а tout un environnement historique et spirituel, а tout un hйritage : il continue sa famille, il est un maillon d’une longue chaоne qui le rattache а ses ancкtres, c’est-а-dire а tous ceux qui ont contribuй, en partie, а faзonner son corps et son caractиre, а dйterminer ses qualitйs et ses dйfauts.

    Non, ce n’est pas un acte sans importance que de donner а un enfant le nom qui, au sein de la famille, le caractйrisera comme cet кtre unique et irremplaзable, et qui, en mкme temps, le reliera peut-кtre plus spйcialement а tel ou tel de ses ancкtres qui aura, avant lui, portй ce nom. C’est mкme, d’une certaine maniиre, contribuer а son immortalitй.

    Dans l’Antiquitй

    A Rome

    Le systиme nominal se compose de plusieurs йlйments diffйrents : d’abord le prйnom (praenomen), puis le nom proprement dit (nomen), qui dйsigne la famille ou la lignйe а laquelle se rattache la personne, enfin le cognomen, qui est la dйnomination courante.

    Le praenomen йtait donnй aux garзons neuf jours aprиs leur naissance. Ils йtaient ensuite inscrits sur la liste officielle des citoyens lorsque ceux-ci appelйs а porter la toge virile (toga virilis).

    Une coutume courante consistait а donner а des frиres le mкme prйnom. En l’an 6 de notre иre, le Sйnat de Rome dйcrйta que les fils aоnйs porteraient le praenomen de leur pиre. Dans chaque famille, le premier-nй йtait donc inscrit au livre des Actes publics sous le nom de son pиre, tandis que les cadets l’йtaient sous le numйro d’ordre de leur naissance (secondus, tertius, quartus, etc.).

    Le nomen йtait portй par les membres d’une mкme lignйe " biologique ", et par tous ceux qui lui йtaient attachйs : clientиle, serviteurs, etc.

    Le cognomen, quant а lui, provenait souvent d’un ancien surnom devenu hйrйditaire.

    Les femmes romaines portaient le nom de la gens paternelle, prйcйdй (а l’йpoque impйriale, suivi) de leur nom propre. Celui-ci ressemblant en gйnйral а un praenomen masculin, semble en fait avoir jouй plutфt le rфle d’un cognomen.

    En cas d’adoption, l’enfant prenait le nom de son pиre adoptif, mais conservait aussi son nom d’origine, qu’il allongeait en y ajoutant le suffixe –anus.

    Les esclaves, enfin, portaient le praenomen de leur maоtre au gйnitif, avec le suffixe –por (cf. puer, enfant, garзon).

    En Grиce

    Le nom individuel йtait en gйnйral accompagnй d’un patronyme marquant l’appartenance а un clan, un ensemble de familles ou une lignйe. A l’йpoque classique, on mentionnait seulement la filiation et le dиme (district gйographique) d’origine. L’enfant recevait son nom le septiиme ou le dixiиme jour suivant sa naissance. Ce nom йtait choisi par son pиre. Le fils aоnй recevait le plus souvent le nom de son grand-pиre maternel, celui de la grand-mиre paternelle йtant attribuй а la fille aоnйe.

    Cette coutume, qui a traversй le temps, est encore en vigueur aujourd’hui. Plus rarement, un fils recevait le nom de son pиre ou un nom dйrivй de celui de son pиre. Pour йviter la confusion, on mettait le nom du pиre au gйnitif afin d’indiquer la filiation.

    Les noms fйminins йtaient formйs de la mкme maniиre, avec une terminaison diffйrente. Beaucoup de noms individuels йtaient soit des mйtaphores, soit des surnoms.

    Les Gaulois

    Nous ne savons pas grand-chose sur les noms gaulois, qui n’ont pratiquement pas survйcu dans le rйpertoire des prйnoms modernes, et dont la composition semble avoir йtй trиs proche du modиle grec. Comme les prйnoms germaniques, ils comportaient deux йlйments. Le systиme nominal celtique se maintiendra longtemps en Europe : au pays de Galles, le nom de famille hйrйditaire ne rentre pas dans l’usage avant le XVIIe siиcle.

    Les Germains

    Ils portaient soit des noms simples, soit le plus souvent des noms composйs, formйs en gйnйral de deux йlйments а signification bien prйcise. Ces noms composйs sont а l’origine d’un trиs grand nombre de prйnoms franзais.

    Dйtail а souligner : tandis que chez les Grecs et chez les Romains les femmes portent le nom de leur йpoux, de leur pиre ou de leur lignйe, chez les Germains, elles ont un nom qui leur est propre – et dont la composition obйit aux mкme lois que les noms masculins.

    Les Hйbreux

    On notera que les Hйbreux, comme les autres peuples du Proche-Orient, ignorent complиtement la distinction entre le nom et le prйnom et ne connaissent que le nom individuel assorti de la filiation.

    Aprиs la conquкte de la Gaule par les Romains

    L’usage des noms de personnes latins se substitua peu а peu aux noms celtiques, qui, а quelques exceptions prиs, tombиrent dans l’oubli. Parmi ces noms latins, les uns йtaient purement profanes, d’autres йvoquaient des fкtes, des rites ou des notions empruntйes а la religion chrйtienne et d’autres enfin, de crйation purement romaine, йtaient formйs par adjonction d’une terminaison а diffйrents radicaux.

    A partir du dйbut du Ve siиcle, l’anthroponymie gallo-romaine se transforme considйrablement, sous des influences essentiellement germaniques. La conquкte de la Gaule par les Germains revкt а cette йpoque une grande ampleur.

    Enfin les Francs, grands vainqueurs de tous ces mouvements de peuples, occupent d’abord la Gaule du Nord, puis, sous Clovis et ses fils, ne cessent d’йtendre leur influence. Ce sont, effectivement, eux qui vont imposer leurs noms aux ancкtres des Franзais.

    Au Moyen Age

    Aprиs l’installation de l’anthroponymie germanique provoquйe par les grandes invasions, on enregistre une seconde vague de prйnoms de mкme origine, due cette fois aux cultes de saints ou d’йvкques ayant eux-mкmes portй ces noms. On ne peut plus alors parler de noms composйs.

    Cette seconde vague n’a toutefois pas l’ampleur de la premiиre, ne serait-ce qu’en raison du nombre relativement limitй des saints-йvкques. Puis on voit mкme se produire un phйnomиne trиs curieux, qui est la diminution importante du nombre des noms couramment utilisйs. Ce phйnomиne est dы, pour l’essentiel, а l’influence de l’Eglise.

    Le christianisme avait d’abord fait " table rase du systиme latin, en ne reconnaissant qu’un nom, le nom de baptкme, nom individuel que l’homme ou la femme recevait, soit а sa naissance, soit lors de sa conversion. Cette rupture s’affirme plus encore par le changement de nom individuel : non seulement le nouveau converti renonce а son nom de famille (et а son gentilice, s’il en a un) mais encore il doit se faire baptiser sous un nom nouveau latin ou germanique, paпen ou chrйtien, peu importe : l’essentiel est que l’individu change de nom, pour rompre toute attache avec son passй ".

    Ce refus du nom de naissance, le nom biologique, se retrouve constamment dans l’histoire chrйtienne. Longtemps, l’Eglise a mкme imposй aux enfants de choisir un nouveau prйnom lors de leur confirmation, afin que cet йvйnement soit placй sous l’autoritй d’un " patron " supplйmentaire. De mкme, le moine ou la religieuse, lorsqu’ils prononcent leurs voeux, changent de nom. C ‘est aussi ce que fait un nouveau pape, aussitфt aprиs son йlection. On notera d’ailleurs que l’Eglise, aujourd’hui encore, n’exige pas qu’un enfant soit baptisй sous le prйnom dйclarй а l’йtat civil.

    De dйcennie en dйcennie, le nombre des prйnoms utilisйs dйcroоt. L’Eglise tend de plus en plus а limiter le choix des parents а des prйnoms acceptables du point de vue chrйtien, c’est-а-dire ayant йtй portй par de pieux personnages. La mode, de son cфtй, favorise l’imitation et, dans certains villages, une dizaine de prйnoms (Jean, Jacques, Marie, Anne, Pierre ou Paul…) suffisent а dйnommer la quasi-totalitй des habitants !

    Aux abords de l’an mil

    La nйcessitй se fait sentir d’йviter les quiproquos – ne serait-ce que dans les documents administratifs, lorsqu’il y en a – en distinguant les porteurs d’un mкme patronyme. C’est alors que l’on voit des surnoms s’ajouter au nom de baptкme, afin de mieux prйciser les individualitйs. Le fait est capital, car l’aboutissement de ce phйnomиne sera le systиme de la double dйnomination qui est encore en vigueur de nos jours : prйnom plus nom de famille. Les racines de cette vйritable rйvolution semblent remonter а l’йpoque carolingienne. Dиs le IXe siиcles, en effet, les sobriquets sont d’usage courant а la campagne comme dans les villes.

    A partir du Xe siиcle, ils apparaissent dans les documents йcrits et dans les actes officiels, nouveautй provoquйe par un besoin йvident de prйcision et de clartй. Autour de l’an mil, on trouve donc d’un cфtй le nom de baptкme –le futur prйnom- et de l’autre un surnom, qui peut changer au cours de la vie et qui n’est pas forcйment hйrйditaire.

    Le grand tournant se produit vers la fin du XIe siиcle : le nom de baptкme devient le prйnom proprement dit, tandis que le surnom se transforme en un vrai patronyme transmis aux descendants.

    C’est la naissance de l’anthroponymie moderne. Ces surnoms, comme on peut s’en douter, sont de nature extrкmement variйe : sobriquets professionnels trиs frйquents, particularitйs physiques ou morales, toponymes, c’est-а-dire noms de lieux, de villes ou de villages, etc.

    C’est surtout dans les villes que les surnoms commencent а devenir hйrйditaire.

    Ce mouvement naоt dans le Sud, zone de tradition йcrite, avant de se propager vers le Nord et vers l’Est, pays de tradition orale. Il touche d’abord les nobles, avec adjonction du nom du fief ou du domaine, puis la bourgeoisie, et enfin le peuple. Il affecte les hommes puis les femmes.

    Vers 1200

    L’usage du surnom hйrйditaire est а peu prиs gйnйral dans les deux tiers de la France. A la mкme йpoque, l’Eglise accentue son emprise sur la vie privйe. Elle impose notamment les parrains et les marraines, а qui revient frйquemment le choix du prйnom.

    Les noms de baptкme sont le plus souvent tirйs des Ecritures, en concurrence avec les noms paпens d’origine germanique qui restent trиs portйs. Parmi les prйnoms ou les diminutifs les plus courants, certains, aujourd’hui sortis de l’usage, donneront par la suite naissance а des noms de famille : Durand, Guйrin, Janet, Garnier, Monet, Simonin, Mangin...

    Les premiers almanachs

    Ils comportent des listes de prйnoms. Ils apparaissent vers 1480. Ce sont en quelque sorte les ancкtres de nos modernes calendriers de la Poste !

    L’йtat civil

    Dans le mкme temps, l’йtat civil s’organise. Le premier registre des noms de baptкme connu en France date de 1411. A cette date, la quasi-totalitй des prйnoms utilisйs sont d ‘origine chrйtienne ou ont йtй christianisйs par le truchement d’un saint patron.

    Le culte des saints, qui s’est beaucoup dйveloppй pendant le Moyen Age, a facilitй cette йvolution. Le baptкme est dйsormais l’occasion de donner а l’enfant le nom d’un saint, d’un йvкque ou d’un personnage de la Bible.

    Les bollandistes, йcrivains catholiques spйcialisйs dans la rйdaction des vies de saints, multiplient les rйcits hagiographiques destinйs а exalter les faits marquants qui constituent la lйgende dorйe des saints et des bienheureux.

    Quant а la fкte, qui commйmore le jour du saint patron, elle prend le plus souvent le pas sur l’anniversaire, qui ne conserve le souvenir que de la naissance physique.

    En 1539, sous Franзois 1er, le cйlиbre йdit de Villers-Cotterкts, qui, par ailleurs, impose l’usage de la langue d’oпl, c’est-а-dire du franзais, dans les documents administratifs auparavant rйdigйs en latin, fixe les noms de famille dans toutes les possessions du roi de France et, dans son article 51, fait obligation aux curйs de chaque paroisse de tenir des registres d’йtat civil.

    Ceux-ci obtempйreront avec plus ou moins de cйlйritй. En Alsace et en Franche-Comtй, rйgions rattachйes plus tardivement au royaume de France, il faudra attendre le XVIIe siиcle, voire, en Lorraine, le XVIIIe, pour que cette habitude d’enregistrement entre vйritablement dans les mœurs.

    Toujours au XVIe siиcle, l’apparition et le dйveloppement de la Rйforme favorisent la diffusion des prйnoms d’origine biblique : le Synode en 1562 recommande aux protestants de choisir les prйnoms de leurs enfants dans l’Ancien Testament.

    En 1598, l’йdit de Nantes confie aux pasteurs huguenots le soin de rйdiger йtat civil de leurs ouailles. Aprиs la rйvocation de cet йdit, en 1685, aucune autre dйcision ne sera prise а ce sujet, et c’est seulement sous Louis XVI, par l’йdit du 28 novembre 1787, que les officiers de justice seront officiellement chargйs de rйdiger en France l’йtat civil des non-catholiques.

    Le concile de Trente (1545-1563)

    Il prescrit de son cфtй que les noms de baptкmes seront nйcessairement choisis parmi les noms des saints. En rйaction contre la Rйforme, le culte des saints patrons connaоt alors un regain d’importance dans tous les pays catholiques.

    Les saints sont systйmatiquement proposйs comme modиles de piйtй et les fidиles se voient charger d’inculquer а leurs enfants la volontй d’imiter par leur conduite les vertus illustrйes par ceux dont ils portent le nom.

    Le Catchismus ramanus publiй en 1566 а l’instigation du concile, prescrit ainsi de donner а celui qui reзoit le baptкme " un nom qui doit кtre celui de quelqu’un qui ait mйritй par l’excellence de sa piйtй et de sa fidйlitй pour Dieu d’кtre mis au nombre des saints, afin que, par la ressemblance du nom qu’il a avec lui, il puisse кtre excitй davantage а imiter sa vertu et sa saintetй ".

    On lit de mкme, dans le rituel mis au point en 1614 par le pape Paul V : " Les curйs devront veiller а ce que l’on donne un nom chrйtien а ceux qui vont кtre baptisйs. Lorsque le curй ne pourra pas obtenir cela, il ajoutera au nom donnй par les parents un autre nom dans le registre des baptкmes " (II, I, 30).

    Le nouveau rituel issu du concile de Vatican II, promulguй le 20 juin 1969 par le pape VI, indique, concernant le baptкme des adultes, que l’intйressй " changera obligatoirement de nom si celui qu’il portait jusqu’alors n’est pas susceptible d’une quelconque signification chrйtienne ".

    A la fin du XVIIIe siиcle

    Le choix du parrain et de la marraine s’opиre de plus en plus souvent en dehors du cercle familial. Souvent liй а un dйsir de promotion sociale – on parle alors de parrainage de prestige – cet usage permet aux parents d’йtendre leur rйseau de relations et assure а l’enfant une protection pour l’avenir. Mais, en mкme temps, le parrain et la marraine choisissant souvent le nom de l ‘enfant, il entre en contradiction avec l’habitude qui consiste а donner de prйfйrence au nouveau-nй un prйnom dйjа portй par l’un de ses ancкtres. Le renforcement des alliances sociales (lien horizontal) s’opиre ainsi au dйtriment du primat de la lignйe (lien vertical).

    A la veille de la Rйvolution

    L’enregistrement des naissances et des baptкmes est fait exclusivement par les curйs des paroisses, pour les catholiques, et par les juges royaux, pour les autres.

    Au moment de la laпcisation de l’йtat civil (20-25 septembre 1792), l’Assemblйe lйgislative confйrera ensuite ce rфle aux officiers publics de l’йtat civil, lesquels seront pris parmi les membres du conseil gйnйral de chaque commune et devront кtre йlus par leurs collиgues. Elle prйcisera que le dйclarant de la naissance doit кtre, sauf circonstance particuliиre, le pиre de l’enfant, assistй de deux tйmoins.

    La Rйvolution de 1789 devait avoir des consйquences directes sur les attributions de prйnoms.

    C’est en septembre 1792, d’ailleurs, que les textes officiels emploient pour la premiиre fois le terme de prйnom et non celui de nom propre ou de nom de baptкme.

    Le 24 mars 1793, un dйcret rappelle que tout prйnom est valable si les formalitйs lйgales ont йtй respectйes. Un autre texte arrкtй en brumaire an II (octobre 1793) autorise tout individu qui le dйsire а changer lйgalement de nom ou de prйnom. Les conditions d’enregistrement des naissances s’en trouvent bouleversйes.

    Le 27 novembre 1793, une loi de la Convention instaure le calendrier rйpublicain : l’annйe comporte dйsormais douze mois de trente jours, assortis de cinq jours supplйmentaires (les sans-culottes) et, tous les quatre ans, d’un jour de la Rйvolution.

    Bannis de ce calendrier, les noms de saints sont remplacйs par des " vocables patriotes " des noms de grands hommes de l’Antiquitй, mais aussi des noms abstraits, des noms de vertus, des noms de fleurs, d’arbres, de lйgumes, de minйraux, d’outils ou d’animaux ! Cette libertй dans le choix des prйnoms sera confirmйe par la loi du 29 florйal an II (18 mai 1794). On voit alors fleurir les initiatives les plus surprenantes. C’est l’йpoque des prйnoms rйvolutionnaires ! Les trois prйnoms vedettes sont Libertй, Florйal et Brutus. Mais des enfants sont aussi prйnommйs Citrouille, Pissenlit, Belle de Nuit, Naturel, Agneau, Cerfeuil, Centigramme, etc.

    On a calculй que les prйnoms rйvolutionnaires, dans les villes moyennes de l’Ile de France, ont pu reprйsenter jusqu’а 70% des attributions de prйnoms durant l’an II (septembre 1793-septembre 1794), pйriode ou cette pratique atteint son apogйe. Le mouvement est bien entendu suivi inйgalement selon les rйgions. La seule estimation nationale dont on dispose (S. Bianchi, La Rйvolution culturelle de l’an II, Aubier, 1982) parle de 200 000 prйnoms rйvolutionnaires pour 1,2 millions de naissances survenues au cours de l’an II.

    En 1794, le baptкme religieux est souvent remplacй par un baptкme civique, dit " inauguration rйpublicaine ", oщ les parents sans-culottes se voient fйlicitйs d’avoir " bien mйritй de la philosophie et de la raison ", tandis que les assistants rйcitent la Dйclaration des droits de l’homme et chantent Ah зa ira.

    Il revenait а Napolйon de mettre fin а ces dйsordres. Une nouvelle loi concernant l’йtat civil est en effet adoptйe le 11 germinal an XI, c’est-а-dire le 1er avril 1803.

    Elle met fin aux prйnoms rйvolutionnaires et prйcise que les prйnoms ne devront dйsormais кtre choisis que dans le calendrier liturgique et l’histoire ancienne.

    Elle signale aussi que ceux qui portent encore des prйnoms rйvolutionnaires peuvent recourir aux tribunaux pour les changer, par simple rectification de l’йtat civil dans le registre des naissances. Mais, а cette date, beaucoup de prйnoms rйvolutionnaires ont dйjа йtй abjurйs. Quant а l’inauguration rйpublicaine, elle n’aura guиre survйcu а la chute de Robespierre.

    De nos jours

    Les parents doivent savoir en tout cas que le prйnom est essentiel pour l’йtat civil –sans prйnom, l’enfant est jusqu’а sa majoritй sans existence lйgale- et qu’il est extrкmement difficile de changer de prйnom, une fois celui-ci officiellement dйclarй et enregistrй.

    La loi du 6 fructidor an II (23 mars 1794) faisait obligation aux Franзais de conserver le mкme prйnom toute leur vie durant. Ces dispositions ont йtй amendйes aprиs la Seconde Guerre mondiale.

    A l’heure actuelle, les tribunaux sont autorisйs а modifier le ou les prйnoms d’un enfant dans trois cas :

    lors d’une naturalisation (article 57 du code civil, loi du 25 octobre 1972)

    en cas d’adoption (article 357 II du code civil)

    changement de prйnom correspondant а l’intйrкt lйgitime de l’enfant (article 57 III du code civil).

    Je finirai en disant que choisir un prйnom est une tвche а la fois simple et redoutable ! Pour combien de parents, ce choix n’a t-il pas йtй et n’est-il pas une maniиre de casse-tкte ?

    Source :

    Le guide pratique des prйnoms : hors sйrie du magazine Enfants

    Les noms de personnes. Origines et йvolution : Albert Dauzat, Delagrave 1925

    Les noms de personnes sur le territoire de l'ancienne Gaule, du VIe au XIIe siиcle, tome 1 et 2 : Marie-thйrйse Morlet, йdition du CNRS, 1971-1972.

    Diverses notes ont йtй prises dans des livres au fil de mes lectures sans malheureusement prendre soin de noter la rйfйrence du livre.

    ---

    http://www.geneapass.org/patro.php

    http://www.geopatronyme.com/cdip/or...igineautres.htm

    http://nominis.cef.fr/

    http://jeantosti.com/noms/a.htm

    http://www.guide-genealogie.com/guide/noms_famille.html
    Ако мислиш за 1 година напред, посей ориз, ако мислиш за 10 години напред, засади дърво, а ако мислиш за 100 години напред - образовай населението!!!
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